Tut… tut… tut. Vivacité il est sept heures.
Parfois, je ne vois pas la différence. Où est le vrai chez moi ? Cela pourrait tout à fait être ici. Les progrès de la technique me permettent d’écouter la radio bruxelloise, aujourd’hui le ciel est gris et ma cuillère plonge toujours dans les paquets verts de Douwe Egberts.
En mettant la cafetière sur le feu ce matin je me suis souvenu de cette fille, mais pas de son prénom. Elle était belle, je pense. Elle me regardait avec gentillesse dans la file pour utiliser la seule photocopieuse disponible à la bibliothèque. En voyant la pile de livres dans mes bras, elle a sourit. Comprenant le message subliminal, dans un excès de gentillesse qui ne me ressemblait pas, je lui ai demandé dans mon espagnol approximatif si elle avait beaucoup de pages à reproduire et si elle voulait passer devant moi. Elle aurait du comprendre "est-ce qu’un petit coup rapide derrière les poubelles dans l’allée qui longe le bâtiment te tenterait ?", mais je ne pense pas que ce fût le cas. Elle s’est étonnée de mon accent et m’a demandé si je parlais français. Après avoir échangé les banalités d’usage, j’ai compris qu’elle en avait déduit que j’étais, moi aussi, un de ses compatriotes. Quand je lui ai finalement avoué que j’étais belge, elle m’a répondu, souriante "vraiment ? J’aurais juré que t’étais parisien, ha mais c’est bien d’être belge, vous êtes marrants". Son visage changeait peu à peu de forme devant ma réaction, mais n’a atteint le paroxysme de l’ahurissement -ou de la frayeur- qu’au moment où je lui ai proposé d’aller se faire enculer. J’ai repris ma place dans la file et allumer mon iPod.
Je ne sais pas pourquoi je revivais cette scène en regardant la vapeur s’échapper de mon antique cafetière. Sans doute que j’y avais été un peu fort, oui. Mais en écoutant les informations routières de Bruxelles à la radio j’ai repensé à cette phrase absurde et condescendante "vous êtes marrants les belges". J’allumai une cigarette tout en me servant mon café du matin, fixant les traces jaunes sur le plafond de la cuisine, et je jurerais que le café fumant, coulant de ma tasse, me murmurait "t’as eu raison".
En espérant que je ne la recroise pas ce matin en allant faire des photocopies.
Parfois, je ne vois pas la différence. Où est le vrai chez moi ? Cela pourrait tout à fait être ici. Les progrès de la technique me permettent d’écouter la radio bruxelloise, aujourd’hui le ciel est gris et ma cuillère plonge toujours dans les paquets verts de Douwe Egberts.
En mettant la cafetière sur le feu ce matin je me suis souvenu de cette fille, mais pas de son prénom. Elle était belle, je pense. Elle me regardait avec gentillesse dans la file pour utiliser la seule photocopieuse disponible à la bibliothèque. En voyant la pile de livres dans mes bras, elle a sourit. Comprenant le message subliminal, dans un excès de gentillesse qui ne me ressemblait pas, je lui ai demandé dans mon espagnol approximatif si elle avait beaucoup de pages à reproduire et si elle voulait passer devant moi. Elle aurait du comprendre "est-ce qu’un petit coup rapide derrière les poubelles dans l’allée qui longe le bâtiment te tenterait ?", mais je ne pense pas que ce fût le cas. Elle s’est étonnée de mon accent et m’a demandé si je parlais français. Après avoir échangé les banalités d’usage, j’ai compris qu’elle en avait déduit que j’étais, moi aussi, un de ses compatriotes. Quand je lui ai finalement avoué que j’étais belge, elle m’a répondu, souriante "vraiment ? J’aurais juré que t’étais parisien, ha mais c’est bien d’être belge, vous êtes marrants". Son visage changeait peu à peu de forme devant ma réaction, mais n’a atteint le paroxysme de l’ahurissement -ou de la frayeur- qu’au moment où je lui ai proposé d’aller se faire enculer. J’ai repris ma place dans la file et allumer mon iPod.
Je ne sais pas pourquoi je revivais cette scène en regardant la vapeur s’échapper de mon antique cafetière. Sans doute que j’y avais été un peu fort, oui. Mais en écoutant les informations routières de Bruxelles à la radio j’ai repensé à cette phrase absurde et condescendante "vous êtes marrants les belges". J’allumai une cigarette tout en me servant mon café du matin, fixant les traces jaunes sur le plafond de la cuisine, et je jurerais que le café fumant, coulant de ma tasse, me murmurait "t’as eu raison".
En espérant que je ne la recroise pas ce matin en allant faire des photocopies.
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